En France, près de 58 % des médecins exercent en libéral, selon la DREES. Le médecin libéral travaille à son compte, dans un cabinet médical, une maison de santé, ou un centre ambulatoire.
Vous consultez souvent un médecin généraliste libéral pour vos soins courants. Il est professionnel de santé indépendant, titulaire d’un cabinet ou collaborateur libéral d’un confrère.
Il choisit son lieu d’exercice, sa patientèle et ses horaires. Il assume cependant seul la gestion administrative, la facturation des actes médicaux, ses charges sociales (URSSAF, caisse de retraite) et sa responsabilité civile professionnelle.
Son activité est encadrée par l’ordre des médecins, le code de déontologie médicale, et des règles strictes en matière de prescription et de continuité des soins.
Les honoraires sont payés à l’acte. Le médecin peut pratiquer des dépassements d’honoraires s’il est en secteur 2 , tout en respectant la convention médicale avec l’assurance maladie.
En 2022, on comptait 117 000 médecins libéraux selon le Conseil national de l’ordre des médecins. Leur nombre baisse dans certains territoires, créant des déserts médicaux.
Contrairement au médecin libéral, le médecin salarié travaille sous contrat de travail, dans un établissement public de santé, une clinique privée, un EHPAD, un centre de santé, ou même une entreprise.
Il est soumis à un lien de subordination à un employeur public ou privé.
Le médecin salarié exerce souvent en équipe pluridisciplinaire, avec des infirmiers, aides-soignants, sages-femmes, ou psychologues. Il suit un planning régulier, avec parfois des gardes et des astreintes.
Il ne gère pas directement la facturation ni les locaux. Sa rémunération est fixe ou forfaitaire, parfois assortie de primes (gardes, ancienneté, fonctions spécifiques). Il est couvert par le régime général de protection sociale.
En 2023, on recensait environ 95 000 médecins salariés en France. Certains choisissent ce statut pour plus de stabilité ou pour des raisons familiales.
Le médecin salarié est inscrit au tableau de l’ordre, comme tout professionnel de santé. Il respecte également la déontologie médicale et les obligations professionnelles fixées par le code de la santé publique.
L’activité libérale repose sur une autonomie totale. Le praticien libéral gère son agenda, ses honoraires, et choisit librement son statut juridique : entreprise individuelle, SCP, SELARL, etc.
Le médecin salarié, lui, ne choisit ni son emploi du temps, ni ses conditions d’exercice. Il obéit à un organigramme médical et à une hiérarchie administrative.
Autre différence notable : la relation avec les patients. Le médecin libéral développe une clientèle personnelle, basée sur la fidélité, et le suivi régulier. Le médecin salarié, souvent en structure hospitalière, prend en charge des patients ponctuellement ou en urgence.
Le temps de travail est aussi très variable : le médecin libéral peut exercer à temps plein ou partiel, selon son choix. Le salarié a un volume horaire fixé par son contrat.
Enfin, la gestion des congés, des arrêts maladie, ou de la maternité est plus souple dans le salariat. Le libéral, lui, doit anticiper et souvent s’auto-remplacer ou faire appel à un médecin remplaçant.
Les revenus d’un médecin libéral varient selon son activité professionnelle, sa patientèle, son secteur de convention (1, 2 ou non conventionné), et sa localisation.
Selon la DREES, un médecin généraliste libéral gagne en moyenne 7 800 € net par mois, mais ce montant peut fortement varier. Il doit en déduire ses cotisations sociales, ses charges, ses frais de cabinet.
Le médecin salarié perçoit une rémunération stable, avec des congés payés, une retraite de base et une retraite complémentaire dans le régime général. Il est couvert en cas d’arrêt de travail et bénéficie d’une mutuelle employeur.
Le médecin libéral doit, lui, souscrire à des contrats de prévoyance, de responsabilité civile professionnelle, et cotiser à la CARMF pour sa retraite. En cas de maternité, la CPAM verse des indemnités forfaitaires, mais le montant est souvent inférieur à celui des salariées.
Pour vous, en tant que patient, la différence se ressent surtout dans le mode de prise en charge.
Les médecins libéraux, en tant que médecins traitants, assurent le suivi de votre parcours de soins coordonnés. Vous devez en déclarer un pour être bien remboursé par l’assurance maladie.
Ils pratiquent principalement en ambulatoire, c’est-à-dire en dehors de l’hôpital. Ils sont au cœur de la prévention, du diagnostic, du traitement et du suivi de maladies chroniques.
Les médecins salariés, quant à eux, interviennent souvent dans des situations d’urgence, des hospitalisations, ou pour des actes techniques lourds. Ils assurent la continuité des soins dans les établissements de santé.
Les deux statuts sont complémentaires. Le libéral vous suit dans la durée, le salarié vous prend en charge ponctuellement dans une structure de soins.
La démographie médicale évolue. Le nombre de médecins en activité baisse, tandis que la demande de soins augmente, surtout dans les zones rurales.
Les jeunes médecins hésitent à s’installer en activité libérale. En 2022, seuls 7 % des nouveaux diplômés choisissaient ce mode d’exercice dès leur sortie d’internat.
Le salariat attire par sa sécurité, son temps de travail régulier, et son équilibre vie pro/vie perso. Mais la médecine libérale reste essentielle pour garantir une offre de soins de proximité.
Les maisons de santé pluriprofessionnelles, les contrats de collaboration libérale, et les incitations à l’installation sont autant de leviers pour relancer l’exercice libéral.
