
Tout savoir sur le cancer du côlon
Pourquoi parler du cancer du côlon ?
Le cancer du côlon fait partie des cancers digestifs les plus fréquents. En France, il touche plus de 43 000 personnes chaque année. Il est aussi la seconde cause de décès par cancer. Pourtant, s’il est détecté à un stade précoce, il peut être guéri dans 9 cas sur 10.
Ce type de cancer touche le gros intestin, et plus précisément le côlon ou le rectum. On parle alors de cancer colorectal. Il évolue souvent à partir de polypes précancéreux qui se transforment en tumeurs. Malheureusement, ce processus est silencieux. Le cancer peut rester asymptomatique pendant des années, ce qui rend le dépistage du cancer essentiel.
Quels sont les premiers signes d’alerte ?
Les symptômes du cancer du côlon sont souvent peu spécifiques. Mais certains signes digestifs doivent vous alerter rapidement. En premier lieu, la présence de sang dans les selles. Même s’il est invisible à l’œil nu, il peut être détecté par un test immunologique.
Vous avez des troubles du transit intestinal inhabituels ? Une alternance de diarrhée et de constipation, une sensation de ne pas vider complètement vos intestins ou des faux besoins ? Ces signaux doivent vous pousser à consulter votre médecin traitant. Les douleurs abdominales fréquentes, des ballonnements persistants, une perte de poids inexpliquée ou une fatigue anormale sont aussi des signes de tumeur potentielle.
Un cancer du rectum peut également provoquer des saignements anaux ou une gêne lors du passage à la selle. Ces symptômes sont souvent confondus avec ceux d’hémorroïdes ou d’une maladie inflammatoire intestinale (Crohn, rectocolite hémorragique). Pourtant, ils méritent toujours un bilan digestif approfondi.
Comment se déroule le dépistage du cancer colorectal ?
Le dépistage organisé du cancer colorectal repose sur un test immunologique simple et gratuit. Il permet de détecter la présence de sang occulte dans les selles, un signe potentiel de lésion précancéreuse. Vous recevez ce test de dépistage colorectal par courrier, ou vous pouvez le retirer chez votre médecin traitant ou votre pharmacien.
Le principe est simple : vous effectuez un prélèvement de selles à domicile à l’aide du kit fourni. Ensuite, vous l’envoyez gratuitement au laboratoire grâce à l’enveloppe pré-affranchie. Les résultats sont disponibles en quelques jours.
Si le test de dépistage est positif, cela ne signifie pas forcément un cancer. Cela peut indiquer la présence de polypes, d’adénomes ou d’inflammations bénignes. Mais cela justifie une coloscopie, réalisée par un gastroentérologue sous anesthésie générale. Cet examen permet d’observer directement la muqueuse intestinale et d’effectuer des prélèvements ou une résection de polypes si besoin.
Qui doit se faire dépister et à quel âge ?
Vous avez entre 50 et 74 ans ? Vous êtes directement concerné par le dépistage organisé du cancer du côlon. Ce programme national s’adresse à toute personne de cette tranche d’âge, sans symptôme apparent ni antécédent familial de cancer colorectal. On parle alors de risque moyen. Dans ce cas, un test immunologique de recherche de sang occulte dans les selles vous est proposé tous les deux ans.
Vous hésitez à le faire ? Vous avez raison de vous poser la question. Dépister le cancer colorectal de façon précoce permet d’augmenter vos chances de guérison tout en évitant des traitements lourds. Ce test simple, rapide et indolore peut sauver des vies.
Mais attention : si vous avez des antécédents familiaux de cancer colorectal (notamment si un parent du premier degré a été diagnostiqué avant l’âge de 65 ans), votre risque de cancer est plus élevé. Dans ce cas, parlez-en à votre médecin traitant ou à un gastro-entérologue. Un dépistage personnalisé vous sera proposé, souvent basé sur une coloscopie régulière dès 45 ou 50 ans.
Certaines maladies augmentent également le risque, comme la polypose adénomateuse familiale, le syndrome de Lynch, la colite ulcéreuse ou la maladie de Crohn. Ce sont des formes de risque héréditaire ou inflammatoire. Une surveillance renforcée est alors indispensable. Le suivi peut commencer très tôt, parfois dès 20 ou 30 ans, selon vos antécédents médicaux et familiaux.
Comment évolue une tumeur du côlon ?
Le cancer colorectal se développe lentement. Il débute par des polypes bénins, souvent asymptomatiques, qui apparaissent sur la muqueuse intestinale. Certains polypes peuvent évoluer en adénocarcinome, une tumeur maligne du côlon ou du rectum.
Cette transformation prend en moyenne 10 à 15 ans. C’est pourquoi le dépistage précoce est aussi important. Une coloscopie permet d’identifier et de retirer ces lésions précancéreuses avant qu’elles ne deviennent invasives.
Quand le cancer progresse, il peut envahir la paroi intestinale, puis les ganglions lymphatiques et enfin les organes à distance (foie, poumons, péritoine). On parle alors de métastases. Le pronostic devient plus réservé, mais des traitements ciblés et une prise en charge multidisciplinaire peuvent améliorer les chances de survie.
Quels sont les traitements disponibles ?
Le traitement du cancer du côlon dépend du stade de la tumeur, de votre état général et des résultats des examens (scanner, échographie, analyse histologique). La chirurgie est le traitement de référence : elle consiste à pratiquer une colectomie ou une résection rectale, avec parfois la pose d’une stomie temporaire ou définitive.
En complément, une chimiothérapie adjuvante peut être proposée pour détruire d’éventuelles cellules cancéreuses résiduelles. La radiothérapie est davantage utilisée dans les cancers du rectum, parfois en amont de l’opération. De nouveaux traitements comme l’immunothérapie, les thérapies ciblées ou la recherche moléculaire offrent des perspectives intéressantes, surtout en cas de métastases ou de mutation génétique (syndrome de Lynch, instabilité des microsatellites).
Un suivi post-opératoire rigoureux est indispensable pour détecter une récidive tumorale. Ce suivi inclut des bilans sanguins, des examens d’imagerie et des coloscopies régulières.
Comment prévenir le cancer colorectal ?
Vous pouvez réduire votre risque de cancer du côlon en adoptant une bonne hygiène de vie. Cela commence par une alimentation riche en fibres (fruits, légumes, céréales complètes), pauvre en viandes rouges et charcuteries. Évitez le surpoids, l’obésité et la sédentarité. Pratiquez une activité physique régulière.
Le tabac et l’alcool augmentent aussi les risques de cancer digestif. Surveillez vos transits intestinaux, et consultez en cas de douleurs abdominales fréquentes, de gêne à la selle ou de sang visible dans les selles.
La vitamine D pourrait également jouer un rôle protecteur. Enfin, parlez à votre médecin de vos antécédents familiaux. Si un proche a été atteint de cancer colorectal, vous pouvez bénéficier d’un dépistage adapté.