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Ce que l’on doit savoir sur le cancer du pancréas

Le cancer du pancréas fait partie des cancers digestifs les plus redoutés. Longtemps silencieux, il est souvent détecté à un stade avancé, ce qui complique les traitements et réduit les chances de survie. Chaque année en France, environ 15 000 nouveaux cas sont diagnostiqués. Ce guide vous explique les causes, les symptômes, les méthodes de diagnostic et les traitements disponibles, afin de mieux comprendre cette maladie grave mais encore trop méconnue.

Un cancer agressif, souvent diagnostiqué trop tard

Le pancréas est une glande digestive située dans l’abdomen, entre l’estomac, le foie et l’intestin grêle. Il remplit deux fonctions essentielles : sécréter des enzymes digestives (fonction exocrine) et produire des hormones, notamment l’insuline, qui régulent le taux de sucre dans le sang (fonction endocrine).

Dans la majorité des cas, ce type de cancer se développe à partir des cellules exocrines, donnant naissance à un adénocarcinome canalaire, une tumeur maligne particulièrement agressive. Les tumeurs endocrines, plus rares, évoluent souvent plus lentement.

Ce cancer reste difficile à diagnostiquer précocement. Les cellules cancéreuses prolifèrent souvent sans provoquer de symptômes évidents. Il n’est pas rare que le diagnostic de cancer survienne une fois la maladie métastatique ou non opérable.

Quels sont les principaux facteurs de risque ?

Le cancer du pancréas peut se développer chez n’importe qui, mais certains éléments augmentent le risque. Le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, l’obésité, la pancréatite chronique ou un diabète de type 2 mal contrôlé sont des facteurs bien établis. L’environnement génétique joue également un rôle, notamment en cas de prédisposition héréditaire ou d’antécédents familiaux de cancers (du pancréas, du sein, du côlon ou des voies biliaires).

Certaines mutations génétiques, comme celles affectant le gène BRCA2, sont également impliquées dans la survenue de tumeurs pancréatiques malignes.

Des symptômes trop discrets

Le cancer pancréatique est souvent qualifié de « tueur silencieux » en raison de ses signes cliniques discrets. En général, la douleur abdominale, localisée au niveau de l’épigastre et irradiant vers le dos, est le premier symptôme qui alerte. Une perte de poids brutale, une fatigue persistante, des troubles digestifs inhabituels ou une jaunisse (liée à l’obstruction des voies biliaires) peuvent aussi apparaître.

Lorsque la tumeur atteint la tête du pancréas, elle comprime souvent le canal cholédoque, provoquant un ictère, des selles décolorées et des urines foncées. Un diabète de découverte récente chez une personne âgée peut également être un signe révélateur.

Le parcours de diagnostic

Le diagnostic repose sur un ensemble d’examens visant à confirmer la nature tumorale de la lésion, son envahissement, et la présence éventuelle de métastases dans le foie, les poumons ou les ganglions lymphatiques.

L’échographie abdominale, souvent utilisée en première intention, peut être complétée par un scanner ou une IRM pour mieux visualiser la tumeur. L’écho-endoscopie permet de visualiser plus finement le pancréas et d’effectuer une ponction pour analyse histologique.

Un bilan d’extension est ensuite réalisé pour évaluer la stade tumoral, c’est-à-dire si la tumeur est localisée, opérable, ou déjà métastatique. Le dosage de marqueurs tumoraux comme le CA 19-9 peut accompagner le suivi.

Quelles sont les options de traitement ?

Le traitement du cancer du pancréas dépend du type de tumeur, de son stade, de l’état général du patient, et de la localisation dans la glande.

La chirurgie, lorsqu’elle est possible, reste la seule option avec un objectif curatif. Cette intervention chirurgicale, appelée duodénopancréatectomie céphalique (ou opération de Whipple), consiste à retirer la tumeur, une partie du pancréas, le duodénum, la vésicule biliaire et parfois une portion de l’estomac. Ce geste est complexe, réservé à des patients en bon état général et présentant une tumeur localisée sans envahissement vasculaire majeur.

Après l’opération, une chimiothérapie adjuvante est souvent prescrite pour réduire le risque de récidive. En cas de cancer métastatique, la chimiothérapie reste le traitement principal. Des protocoles tels que FOLFIRINOX ou gemcitabine sont utilisés, parfois en combinaison avec des thérapies ciblées ou une radiothérapie.

De nouveaux traitements, comme l’immunothérapie ou des essais cliniques d’électroporation, sont à l’étude. Les patients peuvent aussi bénéficier de techniques de soutien : pose de prothèse biliaire, alimentation entérale, ou soins pour gérer les effets secondaires de la chimio.

Un pronostic encore très réservé

Le pronostic du cancer du pancréas est l’un des plus sombres en oncologie. En moyenne, le taux de survie à 5 ans est inférieur à 10 %. Ce taux varie fortement selon le stade au moment du diagnostic : lorsqu’il est détecté à un stade précoce, et que la résection chirurgicale est possible, la survie peut dépasser 25 %.

Malheureusement, dans près de 80 % des cas, les patients atteints de cancer du pancréas ne sont diagnostiqués qu’à un stade avancé, souvent avec des métastases hépatiques ou ganglionnaires.

Y a-t-il un dépistage possible ?

Contrairement à d’autres types de cancer comme le cancer colorectal ou le cancer du sein, il n’existe pas de programme national de dépistage du cancer du pancréas. Toutefois, les personnes présentant une prédisposition génétique ou une pancréatite chronique peuvent faire l’objet d’une surveillance renforcée, avec une écho-endoscopie, une IRM ou un scanner abdominal régulier.

En parallèle, la prévention reste essentielle : arrêt du tabac, modération de l’alcool, contrôle du poids, activité physique et alimentation pauvre en graisses saturées et viande rouge.

En conclusion

Le cancer du pancréas est une maladie grave, difficile à diagnostiquer précocement et dont le taux de mortalité reste élevé. Pourtant, une meilleure connaissance des symptômes, des facteurs de risque et des stratégies thérapeutiques permet de renforcer les chances de prise en charge efficace. Les progrès de la cancérologie digestive, les essais cliniques en cours et l’amélioration des techniques d’imagerie et de chirurgie permettent aujourd’hui d’entrevoir des pistes d’espoir pour les patients atteints de cancer pancréatique.

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