
Faut-il faire une mammographie même sans symptôme ?
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Chaque année en France, près de 60 000 nouveaux cas sont diagnostiqués, avec environ 12 000 décès liés à cette maladie. Pourtant, lorsqu’il est détecté à un stade précoce, le taux de guérison dépasse 90 %. C’est pourquoi le dépistage du cancer du sein, même en l’absence de symptôme, est fondamental.
Pourquoi faire une mammographie sans symptôme ?
Il est tentant de penser que l’on ne court aucun risque de cancer tant que l’on ne ressent rien. Mais dans de nombreux cas, le cancer du sein évolue sans signe visible ni douleur. La tumeur peut rester silencieuse, même lorsqu’elle commence à se développer. C’est là qu’intervient la mammographie de dépistage : un examen radiologique des glandes mammaires permettant de détecter des anomalies avant qu’elles ne deviennent palpables ou symptomatiques.
La détection précoce augmente les chances de guérison
En détectant les tumeurs cancéreuses à un stade précoce, souvent inférieur à 2 cm, on limite les traitements lourds comme la mastectomie, la chimiothérapie ou la radiothérapie, et on améliore nettement le pronostic. Les cancers du sein diagnostiqués tôt permettent une prise en charge moins invasive et de meilleures chances de survie.
Qu’est-ce que le dépistage organisé du cancer du sein ?
En France, depuis 2004, un programme national de dépistage organisé est en place, coordonné par l’Institut National du Cancer (INCa). Il s’adresse aux femmes âgées de 50 à 74 ans, sans symptôme ni antécédents personnels de cancer du sein.
Tous les deux ans : un rendez-vous à ne pas manquer
Les patientes concernées reçoivent une invitation tous les deux ans pour passer une mammographie gratuite dans un centre de radiologie agréé. L’examen est pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie, sans avance de frais.
Chaque mammographie est relue deux fois (double lecture) par deux radiologues indépendants, ce qui renforce l’efficacité du dépistage et réduit les risques d’erreur de diagnostic.
Une sécurité renforcée pour chaque femme
Ce dépistage organisé permet de repérer les lésions précancéreuses ou tumeurs cancéreuses avant qu’elles ne s’étendent aux ganglions lymphatiques ou aux tissus voisins. La seconde lecture améliore la sensibilité de l’examen tout en limitant les faux positifs.
Et en dehors du programme de dépistage ?
Certaines femmes ne sont pas concernées par le dépistage systématique, mais peuvent quand même bénéficier d’un dépistage individuel adapté à leur situation. C’est notamment le cas :
- Des femmes de moins de 50 ans présentant un risque élevé (antécédents familiaux, mutation génétique type BRCA1 ou BRCA2, seins denses, etc.) ;
- Des femmes ayant des antécédents personnels de cancer du sein ou de pathologies mammaires ;
- Des femmes âgées de plus de 74 ans, selon l’évaluation du médecin traitant ou du gynécologue.
Dans ces cas, la mammographie peut être prescrite à un rythme plus rapproché, complétée si nécessaire par une échographie mammaire, une IRM ou une biopsie.
Mammographie, échographie, IRM : que faut-il savoir ?
La mammographie numérique est aujourd’hui l’examen de référence dans le cadre du dépistage du cancer du sein. Elle utilise de faibles doses de rayons X pour obtenir des images précises des tissus mammaires.
Compléments d’imagerie selon les cas
Chez certaines femmes, en particulier celles aux seins très denses ou en cas de suspicion de lésion, d’autres examens peuvent être prescrits :
- Échographie mammaire pour préciser une anomalie ;
- IRM mammaire pour les femmes à haut risque génétique ;
- Biopsie pour analyser une masse suspecte.
Tous ces examens complémentaires permettent d’affiner le diagnostic et de confirmer ou infirmer la nature bénigne ou maligne de la lésion détectée.
Faut-il craindre le surdiagnostic ?
Le surdiagnostic désigne l’identification de tumeurs qui n’auraient jamais évolué ou mis en danger la vie de la patiente. Cela concerne environ 10 à 20 % des cancers du sein dépistés.
S’il s’agit d’un effet secondaire du dépistage organisé, il ne doit pas remettre en cause ses bénéfices globaux. Grâce au dépistage précoce, on a observé une réduction significative de la mortalité par cancer du sein.
Le rôle du médecin généraliste, du radiologue ou du gynécologue est ici essentiel pour informer la patiente, expliquer les modalités de dépistage et adapter la prise en charge selon chaque profil.
Quels sont les signes qui doivent alerter ?
Même en dehors du programme de dépistage, certaines anomalies mammaires doivent conduire à consulter un professionnel de santé rapidement :
- Boule ou masse au sein ;
- Écoulement du mamelon ;
- Modification de la forme du sein ou de la peau ;
- Glande mammaire douloureuse ou gonflée ;
- Mamelon rétracté, rougeur, inflammation.
Un examen clinique (palpation des seins), suivi si besoin d’un bilan d’imagerie médicale, permet alors d’établir un diagnostic de cancer ou non.
Mammographie et prévention : un geste pour sa santé
Participer au dépistage du cancer du sein, c’est se donner toutes les chances de détecter tôt une éventuelle lésion cancéreuse et d’éviter des traitements lourds. C’est aussi un acte de prévention individuelle, bénéfique pour l’ensemble des femmes concernées.
La campagne annuelle Octobre Rose, soutenue par la Ligue contre le cancer, permet chaque année de promouvoir le dépistage, d’informer sur les symptômes, de rappeler que chaque femme est concernée, et que le dépistage sauve des vies.
En résumé
- Le cancer du sein peut évoluer sans symptôme.
- La mammographie de dépistage permet de détecter tôt une anomalie cancéreuse.
- Le dépistage organisé tous les deux ans, pour les femmes de 50 à 74 ans, est gratuit et efficace.
- Un dépistage individuel peut être recommandé en cas de risque élevé.
- Il est crucial de ne pas attendre de symptômes pour consulter.
- En matière de prévention du cancer, la régularité et la surveillance personnalisée sont les meilleures armes.
Pour plus d’informations sur le programme de dépistage organisé du cancer du sein, consultez le site de l’Institut national du cancer.
Parlez-en à votre médecin traitant, votre gynécologue ou votre centre de radiologie agréé.
N’attendez pas un symptôme pour agir : le dépistage sauve des vies.