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Frottis : à quoi sert cet examen et à quelle fréquence le faire ?

À quoi sert un frottis ?

Le frottis cervical est un examen gynécologique de dépistage essentiel qui permet de prélever des cellules du col de l’utérus afin de détecter d’éventuelles lésions précancéreuses ou cancéreuses.

Réalisé à l’aide d’une spatule, d’un écouvillon ou d’une petite brosse, ce test permet de repérer des cellules anormales ou des signes d’infection par le papillomavirus humain (HPV).

Ce virus, sexuellement transmissible, est à l’origine de la grande majorité des cancers du col de l’utérus. En repérant les anomalies épithéliales, glandulaires ou cellulaires, le frottis permet une prise en charge précoce, réduisant fortement les risques de progression vers un carcinome invasif.

Il s’agit donc d’un outil indispensable dans la prévention du cancer du col utérin, notamment dans le cadre du dépistage organisé du cancer par l’Assurance Maladie.

Comment se déroule un frottis ?

Un frottis de dépistage est un examen simple, rapide et généralement indolore, bien qu’il puisse être légèrement inconfortable pour certaines patientes. Il se pratique en position gynécologique. Un spéculum est inséré dans le vagin pour écarter les parois vaginales, permettant au professionnel de santé (gynécologue, médecin généraliste ou sage-femme) d’accéder au col de l’utérus.

Des cellules cervicales sont ensuite prélevées sur la muqueuse de la zone de jonction entre l’endomètre (interne de l’utérus) et l’épithélium vaginal. Les cellules sont ensuite déposées sur une lame de verre ou conservées dans un flacon en milieu liquide, pour une analyse cytologique au microscope.

Le frottis permet d’examiner s’il existe des cellules anormales, de déterminer leur grade (bas ou haut grade) et de prescrire, si besoin, des examens complémentaires comme une colposcopie, une biopsie, voire une conisation.

À quelle fréquence réaliser un frottis ?

Le dépistage par frottis est recommandé chez toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans, même sans symptôme. Le calendrier dépend de l’âge et de la méthode de dépistage utilisée :

  • De 25 à 29 ans : un frottis cytologique (lecture des cellules) doit être réalisé à deux reprises à un an d’intervalle. Si les résultats sont normaux, l’examen est ensuite reconduit tous les 3 ans.

  • De 30 à 65 ans : le test HPV devient l’examen de référence. Il permet de détecter directement la présence du virus HPV. S’il est négatif, l’intervalle entre deux tests passe à 5 ans.

Ce rythme régulier s’applique même pour les femmes vaccinées contre le papillomavirus, car le vaccin ne protège pas contre toutes les souches oncogènes du virus.

Pourquoi est-il important de faire un frottis ?

Chaque année, en France, plus de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués et environ 1 000 femmes décèdent de cette maladie pourtant évitable. Dans la majorité des cas, une infection persistante par un HPV à haut risque est à l’origine de l’apparition de lésions du col utérin.

Le frottis permet de dépister à un stade précoce des anomalies cytologiques telles que :

  • La dysplasie cervicale (lésions précancéreuses).

  • Des cellules glandulaires anormales.

  • Des lésions cancéreuses invasives.

Une prise en charge rapide, avec exérèse, chirurgie, radiothérapie ou chimiothérapie, peut alors être proposée pour éviter l’évolution vers un cancer utérin avancé.

Quels sont les facteurs de risque de lésions cervicales ?

Certaines situations augmentent le risque de développer un cancer du col utérin :

  • Début des rapports sexuels à un âge précoce.

  • Multiples partenaires sexuels sans utilisation de préservatif.

  • Infection par un HPV de haut risque.

  • Système immunitaire affaibli (par exemple, chez les femmes atteintes du VIH).

  • Absence de vaccination contre le papillomavirus.

Les infections sexuellement transmissibles, comme les condylomes ou les verrues génitales, sont également des marqueurs d’exposition au HPV.

Et après la ménopause ? Faut-il continuer les frottis ?

Oui. Le dépistage organisé concerne toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans, même après la ménopause. Tant qu’aucune hystérectomie totale (ablation de l’utérus et du col) n’a été réalisée, le risque de développement de lésions cervicales existe toujours.

En revanche, si le col de l’utérus a été retiré pour des raisons non cancéreuses, les frottis peuvent être arrêtés, après avis du gynécologue ou du médecin traitant.

Que faire en cas de résultat anormal ?

Un frottis anormal ne signifie pas nécessairement un cancer. Il peut révéler des anomalies bénignes, transitoires, ou une infection virale. Toutefois, un suivi médical renforcé est nécessaire :

  • En cas de lésions précancéreuses de bas grade, une surveillance rapprochée est souvent suffisante.

  • Pour les lésions de haut grade, une colposcopie avec biopsies est souvent prescrite.

  • Si des cellules cancéreuses sont détectées, des examens complémentaires (IRM pelvienne, scanner, analyses des ganglions, etc.) permettent d’établir un diagnostic de cancer et de proposer un traitement du cancer adapté.

La prise en charge est d’autant plus efficace que le diagnostic est précoce, réduisant ainsi la mortalité et les conséquences sur la fertilité ou la qualité de vie.

Frottis et vaccination : un duo complémentaire

La vaccination contre le HPV, notamment avec le Gardasil 9, est proposée chez les jeunes filles et les jeunes garçons dès 11 ans, avant les premiers rapports sexuels. Elle offre une protection contre les principales souches oncogènes du virus du papillome humain.

Mais attention : même vaccinée, chaque patiente doit continuer à faire des frottis régulièrement. La vaccination ne protège pas contre tous les types de HPV, ni contre les lésions déjà présentes.

En conclusion : un geste de prévention essentiel

Le frottis cervical est un examen gynécologique clé pour prévenir le cancer du col de l’utérus, une pathologie grave mais largement évitable grâce à une surveillance régulière. Dépister tôt, c’est agir vite. Que vous soyez jeune femme, mère de famille, ménopausée ou simplement en suivi gynécologique régulier, ce test doit faire partie de votre parcours santé.

N’attendez pas l’apparition de symptômes comme les saignements anormaux, les pertes vaginales ou les douleurs pelviennes pour consulter. Parlez-en à votre gynécologue, votre médecin généraliste ou votre sage-femme, et pensez à faire un frottis dans les délais recommandés.

France Mutuelle vous accompagne dans la prévention et le dépistage, pour une bonne santé féminine.

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