
Cancer des testicules : comment détecter les premiers signes ?
Le cancer des testicules est le cancer le plus fréquent chez les jeunes hommes, généralement entre 15 et 35 ans. Chaque année, plusieurs milliers de nouveaux cas sont diagnostiqués en France. Bien que ce type de cancer testiculaire puisse inquiéter, il présente un taux de guérison très élevé lorsqu’il est détecté précocement. Comprendre les premiers signes, les facteurs de risque et le dépistage permet d’agir rapidement et d’améliorer le pronostic.
Quels sont les premiers signes du cancer testiculaire ?
Le signe d’alerte le plus courant est la grosseur ou la bosse indolore au niveau d’un testicule. Souvent, cette tumeur testiculaire apparaît sans douleur et peut passer inaperçue. Les hommes ressentent parfois une lourdeur dans le scrotum, un gonflement ou une gêne abdominale. Dans certains cas, un nodule ou une masse tumorale est détectée lors d’une simple palpation.
D’autres symptômes incluent :
- Une atrophie testiculaire ou une modification du volume testiculaire.
- Des douleurs diffuses, parfois confondues avec une torsion testiculaire, une varicocèle ou un kyste bénin.
- Une sensation de cordon spermatique tendu ou de glande gonflée.
- Des signes plus avancés liés à l’extension du cancer : adénopathies, métastases pulmonaires avec toux ou essoufflement, ou atteinte ganglionnaire abdominale.
Comment se déroule le diagnostic du cancer des testicules ?
Face à une anomalie, le premier réflexe est de consulter un urologue. L’examen clinique, notamment la palpation des bourses, de l’épididyme et du cordon spermatique, permet d’orienter le diagnostic. Pour confirmer la suspicion, plusieurs examens sont indispensables. L’échographie testiculaire constitue l’examen de référence. Elle permet de visualiser une éventuelle tumeur testiculaire et d’évaluer le parenchyme.
En complément, le dosage sanguin des marqueurs tumoraux, comme l’hCG, l’AFP ou la LDH, apporte des informations précieuses sur l’activité des cellules cancéreuses. L’imagerie joue également un rôle clé. Le scanner thoracique et abdominal ou l’examen tomodensitométrique permettent de rechercher des métastases ganglionnaires, pulmonaires ou abdominales.
Enfin, une analyse histologique issue d’une biopsie permet d’identifier le type de tumeur germinale : séminome, carcinome embryonnaire, tumeur vitelline, choriocarcinome ou forme mixte.
Quels sont les facteurs de risque ?
Tous les hommes ne présentent pas le même risque de développer un cancer du testicule. La cryptorchidie, ou testicule non descendu à la naissance, reste l’un des facteurs les plus importants. Les antécédents familiaux, notamment lorsqu’un frère ou un père a déjà été atteint, augmentent également les probabilités.
Certaines anomalies congénitales comme l’ectopie testiculaire ou l’hypospadias sont aussi associées à un risque accru. Les traumatismes testiculaires, certaines infections comme les oreillons, ou encore l’exposition aux perturbateurs endocriniens, semblent jouer un rôle.
La vigilance est essentielle, en particulier chez les jeunes hommes dès la puberté, période où surviennent la majorité des tumeurs germinales.
Quels traitements existent pour le cancer du testicule ?
Le traitement du cancer testiculaire dépend du stade tumoral et du type de cancer. Les approches thérapeutiques combinent souvent plusieurs options :
- Chirurgie (orchidectomie) : ablation du testicule atteint par une intervention chirurgicale inguinale. Une prothèse testiculaire peut être proposée pour des raisons esthétiques.
- Curage ganglionnaire : exérèse des ganglions lymphatiques envahis, notamment dans la région aortique ou inguinale.
- Chimiothérapie (à base de cisplatine, protocole BEP) : efficace contre les formes métastatiques.
- Radiothérapie : parfois utilisée pour certaines tumeurs germinales séminomateuses.
- Surveillance active : en cas de tumeur localisée de bon pronostic, un suivi par imagerie et dosage sanguin peut suffire.
Quelles implications sur la fertilité et la sexualité ?
L’ablation d’un testicule n’empêche pas d’avoir une vie sexuelle normale. La production de testostérone par le testicule controlatéral maintient la libido, l’érection et l’éjaculation. Toutefois, certains traitements comme la chimiothérapie ou la radiothérapie peuvent altérer la spermatogenèse et réduire la qualité du sperme.
Pour préserver la fertilité, un dépôt de spermatozoïdes dans une banque de sperme est recommandé avant tout traitement. Cette précaution est essentielle pour les jeunes patients souhaitant avoir des enfants après guérison.
Quel est le pronostic du cancer testiculaire ?
Le taux de survie est excellent : plus de 95 % des cas diagnostiqués précocement aboutissent à une guérison complète. Même en présence de métastases, les progrès de l’oncologie et des traitements modernes permettent un bon pronostic dans la majorité des situations.
Cependant, certains facteurs comme un envahissement ganglionnaire massif, un mauvais type histologique (carcinome embryonnaire, choriocarcinome), ou des tumeurs métastatiques pulmonaires peuvent assombrir le pronostic.
Le risque de récidive existe, justifiant un suivi régulier avec scanner, dosage des marqueurs tumoraux et consultations d’urologie.
Comment dépister et prévenir le cancer testiculaire ?
Il n’existe pas de programme national de dépistage systématique. La prévention repose surtout sur :
- L’auto-palpation testiculaire régulière : chaque homme peut examiner ses testicules sous la douche, rechercher une masse anormale, une bosse ou un gonflement.
- La consultation rapide d’un urologue en cas de doute.
- La surveillance accrue des hommes ayant une ectopie testiculaire, une atrophie, ou des antécédents familiaux.
La campagne internationale Movember sensibilise chaque année les hommes sur la santé masculine, incluant le cancer testiculaire et le cancer de la prostate.
Conclusion
Le cancer des testicules touche principalement les jeunes hommes mais reste un cancer de bon pronostic grâce à un diagnostic précoce. Reconnaître les premiers signes et consulter rapidement un urologue est essentiel. Grâce aux avancées en chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie, les chances de guérison sont très élevées.
La surveillance active, l’auto-examen régulier et une meilleure sensibilisation permettent de dépister ce cancer tôt. Préserver sa fertilité, protéger sa sexualité et améliorer la qualité de vie après traitement sont désormais des priorités dans la prise en charge.

