
Urologue vs andrologue : à quel médecin s’adresser ?
Il arrive qu’un trouble urinaire, un problème lié aux organes génitaux ou une difficulté d’érection amène à consulter. Mais une question revient souvent : faut-il prendre rendez-vous avec un urologue ou un andrologue ? Ces deux praticiens exercent dans des domaines voisins, parfois complémentaires, mais leurs champs de compétence diffèrent. Comprendre la distinction entre urologie et andrologie permet de mieux orienter ses consultations, d’obtenir un diagnostic précoce et de bénéficier du traitement le plus adapté.
Le rôle de l’urologue
L’urologue est avant tout un chirurgien. Il se consacre aux maladies de l’appareil et à certaines affections de l’appareil génital masculin. Ses missions sont multiples. Il prend en charge les troubles urinaires tels que l’incontinence urinaire, les infections urinaires récidivantes, les difficultés de miction ou encore les fuites liées à une faiblesse du sphincter. Il intervient également dans le domaine de la cancérologie : cancer de la prostate, de la vessie, du rein ou des testicules. Les tumeurs cancéreuses sont traitées par chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie ou curiethérapie, en lien avec une équipe pluridisciplinaire.
L’activité chirurgicale de l’urologue est vaste. Elle va de l’ablation d’un adénome de la prostate à la prostatectomie radicale, en passant par la néphrectomie ou la cystectomie. Les techniques ont beaucoup évolué. Aujourd’hui, de nombreuses interventions sont réalisées en chirurgie ambulatoire, grâce à l’endoscopie, la coelioscopie ou la chirurgie robotique avec le robot Da Vinci. Le recours à l’imagerie médicale (IRM, échographie, scanner) et aux explorations urodynamiques complète l’approche diagnostique.
Il ne faut pas oublier que l’urologue suit également des patientes. Chez la femme, il s’occupe des troubles liés à la statique pelvienne, comme le prolapsus vésical ou vaginal. La spécialité reste donc large et englobe autant les maladies urinaires que les problématiques génitales masculines.
Le rôle de l’andrologue
L’andrologie se concentre sur la santé masculine, en particulier sur les troubles sexuels et la fertilité. L’andrologue s’intéresse aux dysfonctions érectiles, à l’impuissance, aux troubles de l’éjaculation ou encore aux problèmes d’infertilité masculine. Là où l’urologue se concentre sur l’appareil urinaire et les aspects chirurgicaux, l’andrologue place au cœur de sa pratique la sexualité et la reproduction.
Il prend en charge les pathologies des organes génitaux externes comme la verge, le pénis ou les testicules. Il peut également intervenir dans le suivi hormonal, notamment lorsque des anomalies endocriniennes influencent la sexualité ou la production de spermatozoïdes. Dans certains cas, il travaille en étroite collaboration avec des spécialistes de la sexologie, de l’endocrinologie et de la reproduction médicale.
L’andrologue est souvent sollicité par des hommes jeunes ou en âge de procréer confrontés à des difficultés de conception. Mais il accompagne aussi les hommes plus âgés touchés par des troubles de l’érection survenus après une chirurgie prostatique ou un traitement contre le cancer.
Les différences entre urologue et andrologue
Il existe parfois une confusion entre ces deux spécialités. Pourtant, leurs compétences sont distinctes. L’urologue est un praticien hospitalier ou libéral, formé à la chirurgie urologique et capable d’assurer la prise en charge de l’ensemble des pathologies urinaires et des cancers de l’appareil génito-urinaire. Il traite aussi bien les cancers de la prostate, les calculs rénaux, les malformations congénitales que les urgences urinaires.
L’andrologue, quant à lui, ne pratique pas systématiquement d’intervention chirurgicale. Sa mission est davantage centrée sur la fonction sexuelle masculine et les troubles de la fertilité. Il agit dans le domaine du traitement médical ou propose une rééducation, parfois associée à un suivi psychologique.
En résumé, l’urologie est une spécialité médico-chirurgicale, tandis que l’andrologie est plus proche de la médecine de la reproduction et de la santé sexuelle masculine.
Dans quels cas consulter un urologue ?
Un homme ou une femme peut être orienté vers un urologue lorsqu’il existe des signes évocateurs d’une maladie de l’appareil urinaire. Des douleurs, une infection récidivante, la présence de sang dans les urines, une suspicion de calculs rénaux ou une colique néphrétique justifient une consultation. Chez l’homme, un dépistage du cancer de la prostate ou une hypertrophie bénigne prostatique sont des motifs fréquents. Chez la femme, un prolapsus ou une incontinence vésicale nécessitent une évaluation spécialisée.
L’urologue est également incontournable pour la surveillance post-opératoire après une chirurgie lourde comme la prostatectomie, la transplantation rénale ou l’ablation d’une tumeur. Dans tous ces cas, la prise en charge associe examens d’imagerie, bilans biologiques, et parfois participation à des réunions de concertation pluridisciplinaire réunissant oncologues, radiologues, chirurgiens et soignants.
Dans quels cas consulter un andrologue ?
L’andrologue est le médecin de référence lorsqu’apparaissent des troubles liés à la sexualité ou à la fertilité. Un homme souffrant de dysfonction érectile, d’éjaculation précoce ou d’infertilité masculine trouvera auprès de lui une écoute et des solutions adaptées. L’andrologue peut prescrire des traitements médicamenteux, réaliser un bilan hormonal, proposer des injections ou un accompagnement psychosexuel.
Il joue un rôle clé dans la prise en charge des séquelles sexuelles après une chirurgie urologique. Par exemple, après une ablation prostatique réalisée pour traiter un cancer, la fonction érectile peut être altérée. L’andrologue intervient alors pour restaurer la sexualité du patient, en collaboration avec l’urologue et l’équipe médicale.
Une complémentarité indispensable
Dans la réalité, urologues et andrologues collaborent souvent. Le parcours d’un patient peut commencer chez un urologue pour une maladie de la prostate et se poursuivre avec un andrologue pour les conséquences sur la fertilité ou la vie sexuelle. La complémentarité entre ces deux spécialités garantit une prise en charge globale de la santé masculine.
De plus, les équipes hospitalières fonctionnent de plus en plus en mode multidisciplinaire. Dans un service d’urologie, on retrouve chirurgiens, infirmières, radiologues, oncologues, anesthésistes et parfois andrologues. Cette approche favorise une meilleure qualité de soins, depuis le dépistage jusqu’au suivi post-opératoire.
Conclusion
Savoir distinguer l’urologue de l’andrologue permet d’orienter correctement sa démarche de soins. Le premier traite les pathologies urinaires et les maladies nécessitant une intervention chirurgicale, tandis que le second se concentre sur la sexualité masculine et la fertilité. En cas de doute, il reste essentiel de consulter son médecin traitant : c’est lui qui saura orienter vers le praticien le plus adapté, que ce soit pour un problème d’appareil urinaire ou un trouble de l’appareil génital masculin.

