Définitions santé | Troubles du sommeil

Qu’est-ce que la paralysie du sommeil ?

La paralysie du sommeil est un trouble du sommeil impressionnant, parfois effrayant, mais le plus souvent bénin. Elle survient pendant la phase d’endormissement ou au réveil, lorsque le corps reste paralysé alors que le cerveau est déjà en éveil. Le dormeur est conscient mais incapable de bouger ou de parler, et peut ressentir des hallucinations nocturnes. Ce phénomène touche de nombreuses personnes chaque année. Il est lié à une perturbation des cycles de sommeil, notamment lors du sommeil paradoxal.

Comprendre la paralysie du sommeil

Pendant le sommeil paradoxal, le cerveau est actif, mais le corps est soumis à une atonie musculaire. Ce mécanisme naturel peut parfois persister alors que l’esprit est déjà revenu à un état de veille. Le résultat est un sentiment d’immobilité totale, parfois accompagné d’une impression d’étouffement ou de difficultés respiratoires.

La paralysie peut se produire au moment de s’endormir ou au moment de se réveiller. Dans les deux situations, l’activité cérébrale et l’éveil précèdent le retour du tonus musculaire.

Les causes fréquentes

La paralysie du sommeil est souvent liée à un manque de sommeil ou à une mauvaise qualité de sommeil. Les réveils nocturnes répétés, un rythme de coucher irrégulier ou des nuits trop courtes peuvent perturber l’horloge biologique et le rythme circadien. Des pathologies comme la narcolepsie, l’apnée du sommeil ou l’insomnie chronique peuvent également favoriser les épisodes.

Le stress, l’anxiété et certaines habitudes, comme dormir sur le dos, jouent aussi un rôle. Dans ces situations, l’architecture du sommeil est altérée, avec un enchaînement perturbé des phases de sommeil (lent léger, lent profond, paradoxal), ce qui peut déclencher une paralysie.

Les symptômes typiques

Un épisode de paralysie du sommeil se caractérise par l’impossibilité de bouger ou de parler malgré une conscience intacte. Le tonus musculaire est nul, comme si le corps refusait de répondre. De nombreuses personnes décrivent des hallucinations visuelles ou auditives, telles que des ombres mouvantes, des voix ou la sensation qu’une présence se trouve dans la pièce.

Il est fréquent de ressentir une oppression respiratoire ou un poids sur la poitrine. Ce ressenti s’explique par l’atonie musculaire et ne traduit pas un danger réel pour la respiration. Toutefois, la peur ressentie pendant l’épisode peut entraîner une accélération du rythme cardiaque et un sentiment de panique.

Lien avec d’autres troubles du sommeil

La paralysie du sommeil peut apparaître seule ou s’associer à d’autres troubles. Chez certaines personnes souffrant de narcolepsie, elle est accompagnée de cataplexie, une perte soudaine de tonus musculaire à l’état d’éveil. Dans d’autres cas, elle peut coexister avec l’apnée du sommeil, qui provoque des pauses respiratoires pendant la nuit et fragmente les cycles.

Les personnes souffrant d’insomnie, de syndrome des jambes sans repos ou de cauchemars récurrents sont également plus exposées. Les enfants, quant à eux, connaissent parfois des épisodes liés à un sommeil lent profond perturbé, souvent associés à du somnambulisme ou à des terreurs nocturnes.

Comment établir un diagnostic ?

Lorsqu’elle devient fréquente, la paralysie du sommeil peut justifier une consultation dans un centre du sommeil. Le médecin pourra recommander une polysomnographie, un examen qui enregistre les ondes cérébrales via un EEG, la respiration, le rythme cardiaque et les mouvements oculaires rapides.

Un agenda du sommeil ou un enregistrement à domicile peut aussi être demandé pour analyser les cycles de sommeil et identifier d’éventuelles perturbations. Ces examens permettent de déterminer si le trouble est isolé ou lié à une pathologie comme la narcolepsie ou l’apnée du sommeil.

Réduire les épisodes et mieux dormir

La prise en charge repose d’abord sur une bonne hygiène de sommeil. Il est conseillé de se coucher et de se lever à heures fixes. Cette régularité stabilise le rythme de sommeil. Elle soutient l’horloge biologique.

La durée du sommeil doit être suffisante. Un adulte a besoin de sept à neuf heures par nuit. Un environnement calme et sombre favorise l’endormissement. Une température corporelle adaptée améliore le sommeil réparateur.

Il est préférable d’éviter les excitants avant le coucher. Les écrans, la caféine et la nicotine retardent l’endormissement. Les techniques de relaxation aident à réduire le stress. Elles facilitent la transition vers le sommeil.

Dormir sur le côté peut aussi limiter les épisodes. Cette position réduit certains réveils nocturnes.

Quand demander de l’aide ?

La paralysie du sommeil est généralement bénigne. Cependant elle peut devenir invalidante lorsqu’elle survient plusieurs nuits par semaine ou s’accompagne d’une somnolence diurne excessive. Dans ce cas, une prise en charge est essentielle.

Le traitement repose sur la correction des facteurs de risque, la gestion du stress et, si nécessaire, le traitement d’un trouble sous-jacent comme l’apnée du sommeil. Dans certains cas rares, un médecin peut proposer un traitement médicamenteux pour réguler les phases de sommeil paradoxal et réduire les épisodes.

Conclusion

La paralysie du sommeil est un trouble intrigant qui illustre la complexité des cycles du sommeil et de l’activité cérébrale. Elle résulte d’un décalage entre l’éveil et la récupération du tonus musculaire, souvent lié à une perturbation du rythme circadien ou à un manque de sommeil. Bien que les épisodes puissent impressionner, ils ne sont généralement pas dangereux.

En adoptant une bonne hygiène de sommeil et en consultant un professionnel si les épisodes deviennent fréquents, il est possible de retrouver un sommeil plus réparateur et de réduire considérablement les paralysies nocturnes.

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