AROMATHÉRAPIE les bienfaits des huiles essentielles

Insomnies, infections, rhumes, anxiété… Les affections bénignes ou chroniques peuvent être soignées ou atténuées sans risque par l’aromathérapie. Pourtant, si cette pratique d’automédication est ouverte à tous sans restriction réglementaire, il convient d’en apprendre les effets, les limites, voire la nocivité et, mieux, de prendre conseil auprès de spécialistes.

L’aromathérapie correspond à l’utilisation médicinale des essences aromatiques des plantes, couramment appelées « huiles essentielles ». Il s’agit d’une branche de la phytothérapie qui, quant à elle, utilise pour leurs vertus tout ou partie des végétaux (feuilles, fleurs ou racines). Depuis l’Antiquité, on utilise pour les soins, la parfumerie ou la cuisine les concentrés de plantes et les aromates, mais ce n’est que depuis l’invention de la distillation par les Perses, au milieu du premier millénaire, que les principes actifs des plantes sont extraits sous forme d’essence. Et ce n’est que récemment, au début du XXe siècle, que commence l’histoire moderne de l’aromathérapie à la suite des travaux du chimiste René-Maurice Gattefossé (1881-1950). Ses recherches seront étendues et vulgarisées dans les années 60 par le docteur Jean Valnet (1920-1995). On démontre alors la capacité des huiles essentielles à neutraliser les bactéries. À la même époque, la découverte des antibiotiques devait occulter quelque peu les vertus antiseptiques des huiles essentielles.

L’aromathérapie recouvre des pratiques médicales très variées, utilisant les huiles essentielles en fonctions, en crèmes ou en lotions pour l’usage externe ; en dispersion dans le miel, l’huile alimentaire ou sur du sucre pour l’administration orale. Les laboratoires réalisent aussi la mise en gélules ou en suppositoires pour des applications thérapeutiques réservées au corps médical. L’utilisation en aérosols obtenus par nébulisation et la diffusion dans l’atmosphère sont aussi très répandues.

UNE MÉDECINE NATURELLE

Les huiles essentielles sont des concentrés de principes actifs de la plante qui agissent en synergie. Elles se présentent comme des substances odorantes volatiles extraites sous forme liquide. Bien qu’on les nomme « huiles », elles ne contiennent aucun corps gras. Très concentrées, elles sont à utiliser avec prudence. L’aromathérapie peut être qualifiée de médecine naturelle ou alternative mais certainement pas de médecine « douce ». Les huiles essentielles, puissantes en goût, en odeur et en action, peuvent être dangereuses si elles sont utilisées à mauvais escient.

Comme méthode thérapeutique, l’aromathérapie figure parmi les ressources de la naturopathie. On s’en sert contre les affections telles que la toux, les maux de tête, les sinusites, l’asthme, les problèmes digestifs, les insomnies, la fatigue, es blessures, les douleurs rhumatismales… Mais son action la plus  remarquable – selon les spécialistes – est de nature antiseptique (contre bactéries, virus, champignons et parasites). On s’en sert aussi avec succès pour l’hygiène des espaces intérieurs, les soins esthétiques et la détente. On lui prête enfin une action bienfaisante contre l’anxiété. On parle alors d’aromathérapie subtile.

PEU OU PAS DE CONFIRMATION

Les chercheurs et médecins français, chefs de file de l’aromathérapie scientifique mondiale, ont identifié plus de 80 propriétés s’appliquant à la quarantaine d’huiles essentielles courantes : d’antalgique à vermifuge en passant par hypotenseur et stimulant gastrique. Il n’y a cependant que peu ou pas de confirmation de ces effets par de véritables recherches cliniques. La plupart des études ont été réalisées en laboratoire ou sur des animaux. Pour l’instant, les résultats des études cliniques soulignent surtout les effets relaxants de l’aromathérapie.

Michel MENEAU