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Comment les adolescents peuvent-ils avoir un bon sommeil ?

Entre croissance, scolarité et bouleversements hormonaux, l’adolescence est une période exigeante pour l’organisme. Or, le sommeil est important dans ce développement : c’est durant la nuit que le corps sécrète l’hormone de croissance, que la mémoire se consolide, et que le cerveau se régénère. Pourtant, de nombreux jeunes ont du mal à trouver le sommeil, accumulant ainsi une dette de sommeil aux effets délétères : fatigue chronique, baisse de concentration, troubles de l’humeur ou encore perturbation du métabolisme.

Des nuits trop courtes, un rythme décalé

Selon les experts du sommeil adolescent, les besoins en heures de sommeil varient entre 8 à 10 heures par nuit. Pourtant, avec les cours tôt le matin, les activités extra-scolaires et la surexposition aux écrans, la plupart ne dorment que 6 à 7 heures. Ce manque de sommeil perturbe la qualité du sommeil profond et paradoxal, phases pourtant essentielles au repos.

Pourquoi les adolescents ont-ils du mal à s’endormir ?

Le rythme circadien des adolescents se décale naturellement. En clair, leur horloge interne leur donne envie de se coucher plus tard. Ce phénomène biologique s’accompagne d’une sécrétion retardée de mélatonine, l’hormone du sommeil.

Résultat : l’adolescent a du mal à s’endormir avant 23 heures, mais doit pourtant se réveiller tôt pour aller en cours, ce qui réduit dangereusement la durée de sommeil.

S’ajoutent à cela des facteurs aggravants :

  • l’usage des écrans avant de partir se coucher, qui expose à la lumière bleue et retarde l’endormissement ;

  • une alimentation riche en excitant (caféine, boissons sucrées) ;

  • des activités cérébrales intenses jusqu’au coucher (réseaux sociaux, jeux, révisions).

Quelles sont les conséquences d’un sommeil insuffisant ?

Une nuit trop courte ou une mauvaise qualité de sommeil ne se rattrape pas totalement, même en dormant davantage le week-end. Sur le long terme, cela peut engendrer :

  • une baisse des résultats scolaires par défaut de concentration ;

  • une fatigue excessive ou une somnolence diurne ;

  • un risque accru d’obésité, en lien avec une dérégulation hormonale ;

  • des troubles du sommeil plus graves comme l’insomnie chronique, l’apnée du sommeil ou le somnambulisme.

Comment favoriser un bon endormissement chez les adolescents ?

1. Créer un rituel pour dormir

Adopter une routine de coucher régulière favorise l’endormissement. Cela peut inclure :

  • une douche chaude qui aide à faire baisser la température corporelle ;

  • une tisane à base de valériane, de camomille ou de passiflore ;

  • une activité calme (lecture, respiration, relaxation).

L’objectif est d’envoyer un signal au cerveau pour lui indiquer qu’il est l’heure d’aller dormir.

2. Respecter des horaires réguliers

Même si l’envie de dormir tard le week-end est forte, mieux vaut se coucher et se réveiller à la même heure chaque jour pour réguler le cycle de sommeil. Cette régularité permet de stabiliser le rythme de sommeil et d’améliorer la qualité du sommeil.

3. Adapter l’environnement de la chambre

La chambre doit offrir un environnement calme et apaisant, propice à l’endormissement :

  • obscurité totale (grâce à des rideaux occultants) ;

  • température entre 18 et 20°C ;

  • literie de qualité (matelas, oreiller, couette) ;

  • pas de téléphone ni d’écrans à proximité.

Éteindre toutes les lumières avant de dormir aide votre corps à produire naturellement de la mélatonine, la clé d’un sommeil vraiment réparateur.

Quelle place pour les siestes ?

Faire une courte sieste peut être une bonne solution pour récupérer lorsqu’on a mal dormi la nuit précédente. Mais attention :

  • elle ne doit pas durer plus de 30 minutes ;

  • elle doit être effectuée avant 16 h, pour ne pas perturber le sommeil nocturne.

Bien intégrées, les siestes améliorent la vigilance et réduisent le stress, sans nuire à la nuit suivante.

Quels sont les bons gestes en cas de difficultés à dormir ?

Lorsque l’adolescent souffre de réveils nocturnes fréquents, de cauchemars, de terreurs nocturnes ou de difficultés à retrouver un sommeil réparateur, il est important d’agir rapidement. Il peut s’agir de :

  • troubles passagers liés au stress ou à une mauvaise hygiène de vie ;

  • ou de troubles plus profonds (apnées, insomnies, narcolepsie, etc.).

Dans tous les cas, un professionnel de santé ou un centre du sommeil peut établir un bilan (par exemple par EEG – électroencéphalogramme) pour poser un diagnostic. L’usage de somnifères n’est jamais recommandé chez les adolescents sans avis médical.

Activité physique et sommeil : un duo gagnant

L’activité physique régulière (natation, marche, sport collectif…) favorise le sommeil lent profond, réduit le stress et améliore l’endormissement. Il est toutefois préférable de ne pas pratiquer de sport intense dans les deux heures avant de se coucher, sous peine de stimuler l’activité cérébrale.

Les 8 clés d’un sommeil adolescent de qualité

  • Dormir entre 8 et 10 heures par nuit, tous les jours.
  • Aller au lit à heure fixe, même le week-end.
  • Éviter les écrans avant de se coucher.
  • Limiter les excitants dès l’après-midi.
  • Créer un rituel relaxant chaque soir.
  • Faire une courte sieste en cas de fatigue, avant 16 h.
  • Pratiquer une activité physique plusieurs fois par semaine.
  • Aménager une chambre propice au sommeil (calme, obscurité, bonne literie).

En conclusion

Le sommeil des adolescents n’est ni un luxe, ni un caprice. Il conditionne leur santé physique, leur équilibre émotionnel et leurs capacités cognitives. En adoptant les bons rituels de sommeil, en respectant leur horloge biologique et en réduisant les perturbateurs du sommeil, les ados peuvent réellement retrouver un sommeil de qualité.

Sources 

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