Maladie inflammatoire | Santé

Rectocolite hémorragique : une maladie inflammatoire chronique du côlon

La rectocolite hémorragique (RCH) est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Elle touche la muqueuse du rectum et s’étend parfois à l’ensemble du côlon. Cette affection du tube digestif évolue par poussées inflammatoires, entrecoupées de périodes de rémission.

Elle appartient aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), tout comme la maladie de Crohn. Contrairement à cette dernière, la RCH reste limitée au gros intestin et à la muqueuse intestinale.

Quels sont les symptômes de la rectocolite hémorragique ?

Les symptômes varient selon la sévérité et l’étendue des lésions. En période de poussée, les patients souffrent de diarrhées fréquentes, souvent sanglantes, associées à du mucus.

Des douleurs abdominales et des crampes intestinales sont courantes. La personne atteinte peut également présenter :

  • une perte de poids ;

  • une fièvre modérée ;

  • une anémie due aux saignements digestifs.

Des envies impérieuses d’aller à la selle ou une gêne anale peuvent également apparaître. La fréquence des selles augmente, parfois plus de 10 fois par jour.

Quelles sont les causes de la RCH ?

La rectocolite hémorragique reste une maladie dont les causes profondes sont encore mal élucidées. Plusieurs facteurs environnementaux, génétiques et immunitaires sont impliqués.

Le système immunitaire des patients réagit de façon excessive à la flore intestinale. Cette réponse immunitaire provoque une inflammation chronique de la paroi colique.

Des prédispositions génétiques sont souvent identifiées. Les antécédents familiaux de MICI augmentent le risque de développer cette colite ulcéreuse.

Le tabagisme, l’alimentation, certaines bactéries intestinales ou des infections digestives sont également des facteurs déclenchants.

Comment pose-t-on le diagnostic de la RCH ?

Le diagnostic repose sur un bilan digestif complet. Il est souvent posé par un gastro-entérologue après plusieurs examens :

  • une coloscopie avec biopsies permet de visualiser les ulcérations et d’analyser la muqueuse du côlon ;

  • une analyse de sang détecte une anémie, une inflammation ou des marqueurs immunitaires ;

  • des examens de selles excluent une infection bactérienne comme une colite pseudomembraneuse.

Parfois, une IRM abdominale ou un scanner digestif complètent le bilan, surtout en cas de formes sévères ou de complications intestinales.

Quelles sont les complications possibles ?

Les patients atteints de RCH peuvent présenter des complications intestinales sévères. Parmi elles :

  • une perforation du côlon ;

  • un mégacôlon toxique ;

  • des abcès ;

  • une occlusion intestinale.

Un risque accru de cancer colorectal existe après plusieurs années d’évolution, surtout si la maladie est étendue ou mal contrôlée.

Des manifestations extra-digestives peuvent aussi apparaître : douleurs articulaires, atteintes cutanées, oculaires, ou hépatiques comme la sclérosante biliaire.

Quels traitements médicaux existent ?

La prise en charge vise à réduire l’inflammation et à prévenir les poussées. Le traitement est adapté à la forme clinique, à la localisation et à la sévérité.

En cas de poussée légère à modérée, les anti-inflammatoires de type 5-ASA (comme la mésalazine) sont prescrits. Ils peuvent être administrés par voie orale, rectale (lavements), ou en suppositoires.

Lors de formes sévères, une corticothérapie est souvent nécessaire. Les corticoïdes réduisent l’inflammation, mais leur usage prolongé entraîne des effets secondaires importants.

Si les corticoïdes échouent, des immunosuppresseurs (azathioprine, méthotrexate, ciclosporine) ou des biothérapies sont proposés. Les anti-TNF alpha comme l’infliximab ciblent les cytokines inflammatoires.

Quel est le rôle du traitement chirurgical ?

En cas d’échec du traitement médical, une intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire. La principale opération est la colectomie totale, avec ou sans iléostomie temporaire.

Une anastomose iléo-anale permet de reconstituer un transit digestif sans poche définitive. L’objectif est de restaurer une qualité de vie acceptable malgré l’ablation du côlon.

La chirurgie est aussi indiquée en cas de complication aiguë, de dysplasie ou de cancer du côlon.

Comment vivre avec la rectocolite hémorragique ?

La RCH est une maladie chronique à évolution imprévisible. Elle alterne entre phases de poussée et périodes de rémission clinique. L’objectif est d’allonger ces périodes de rémission grâce à un traitement d’entretien.

Un suivi régulier avec un entérologue est indispensable. La surveillance endoscopique permet de détecter d’éventuelles lésions précancéreuses.

Un régime alimentaire adapté peut aider à limiter les troubles digestifs. Il n’existe pas de régime spécifique, mais il faut éviter les aliments irritants en période de crise.

L’apport en probiotiques, en vitamines, notamment en vitamine D et en fer, peut être recommandé pour compenser les carences nutritionnelles.

Quels sont les impacts psychologiques et sociaux ?

Les personnes atteintes peuvent ressentir une fatigue constante, une altération de l’état général et un repli social. Les douleurs abdominales, la diarrhée, les troubles digestifs et la peur de l’urgence compliquent la vie quotidienne.

L’accompagnement psychologique, la reconnaissance de la pathologie et les groupes de soutien sont essentiels pour améliorer la qualité de vie.

La RCH touche majoritairement les adultes jeunes, entre 15 et 30 ans. Elle impacte donc fortement la vie professionnelle et affective.

Conclusion

La rectocolite hémorragique est une pathologie inflammatoire chronique du système digestif. Bien qu’incurable, elle peut être stabilisée par un traitement adapté. Le diagnostic précoce, l’adhésion au traitement et une bonne hygiène de vie permettent de mieux vivre avec la maladie.

Un suivi médical attentif, une surveillance endoscopique régulière, et le soutien d’un gastro-entérologue spécialisé en MICI sont les piliers d’une prise en charge efficace.

Sources :

Comprendre la rectocolite hémorragique | ameli.fr | Assuré

Symptômes, diagnostic et évolution de la rectocolite hémorragique | ameli.fr | Assuré

Rectocolite hémorragique – symptômes, causes, traitements et prévention – VIDAL

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