
Troubles DYS : mieux comprendre ces troubles de l’apprentissage
En France, près de 7 % des enfants présentent un trouble DYS, selon l’Inserm. Ces troubles spécifiques du langage et des apprentissages touchent le langage oral, le langage écrit, la motricité ou encore le calcul. Ils n’affectent pas l’intelligence, mais ils peuvent provoquer de grandes difficultés scolaires. Sans accompagnement, l’enfant risque un échec scolaire. Comprendre leur origine, leurs signes et les solutions possibles est donc essentiel pour favoriser une inclusion scolaire et sociale réussie.
Identifier les troubles DYS : de quoi parle-t-on ?
Le terme “troubles DYS” désigne des troubles spécifiques du langage et des apprentissages d’origine neurologique. Ils sont dits spécifiques car ils apparaissent chez des enfants sans déficience intellectuelle ni problème sensoriel.
Ces troubles affectent diverses fonctions cognitives : le langage oral, le langage écrit, la motricité, l’attention ou la mémoire de travail. Ils se manifestent tôt et nécessitent un repérage précoce afin d’éviter des difficultés durables tout au long du parcours scolaire.
Ces derniers peuvent coexister ou être associés à un TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) ou à des troubles du spectre de l’autisme (TSA).
Les principaux types de troubles DYS
Chaque trouble affecte un domaine spécifique des apprentissages :
- La dyslexie : trouble du langage écrit qui perturbe la lecture et la compréhension. L’enfant a du mal à déchiffrer les sons et à mémoriser l’orthographe.
- La dysorthographie : trouble lié à la production orthographique. L’enfant fait des fautes fréquentes, inverse des lettres et peine à retenir les règles de grammaire.
- La dysphasie : trouble du langage oral qui touche la compréhension et l’expression. Il peut être expressif, réceptif ou mixte.
- La dyspraxie : trouble moteur affectant la coordination. L’enfant dyspraxique a du mal à écrire, dessiner ou s’habiller.
- La dyscalculie : trouble du raisonnement mathématique. L’enfant peine à comprendre les nombres et à poser des opérations.
- La dysgraphie : trouble de l’écriture manuelle. L’écriture est lente, fatigante et parfois illisible.
Ces troubles peuvent s’additionner et provoquer des difficultés cognitives complexes. Une rééducation adaptée aide toutefois à compenser ces difficultés.
Comment repérer les premiers signes ?
Les parents et les enseignants ont un rôle essentiel dans le repérage précoce. Dès la maternelle, certains signaux peuvent alerter : retard de langage, difficulté à prononcer certains sons, problèmes de coordination ou troubles de mémorisation.
En primaire, un enfant dyslexique lit lentement, comprend mal les textes et fait beaucoup de fautes. Un enfant dyspraxique peut avoir du mal à écrire lisiblement ou à manier les ciseaux.
Cependant, il est important de ne pas confondre un trouble DYS avec un simple retard d’apprentissage. Le trouble est durable et nécessite une évaluation pluridisciplinaire.
Un bilan orthophonique ou neuropsychologique permet de poser un diagnostic fiable. Les orthophonistes, psychomotriciens, ergothérapeutes ou pédiatres peuvent participer à ce dépistage.
Le diagnostic et la rééducation
Le diagnostic repose sur un bilan complet incluant des évaluations cognitives, langagières et motrices. Il s’agit d’identifier le type de trouble, sa sévérité et ses conséquences scolaires.
L’orthophoniste est le professionnel de référence pour les troubles du langage oral et écrit : dyslexie, dysorthographie, dysphasie. Pour la dyspraxie, l’ergothérapeute ou le psychomotricien peuvent intervenir.
Une fois le trouble diagnostiqué, un plan d’accompagnement personnalisé (PAP) ou un projet personnalisé de scolarisation (PPS) peut être mis en place, souvent en lien avec la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).
La rééducation orthophonique ou motrice vise à compenser les difficultés et à renforcer les habiletés cognitives. Ces suivis réguliers sont essentiels pour améliorer la mémorisation, le langage expressif et la coordination.
Le rôle des parents, de l’école et des professionnels
Les enfants DYS ont besoin d’un accompagnement global. Les enseignants doivent adapter leurs supports : police agrandie, temps supplémentaire ou outils numériques. Ces ajustements favorisent la réussite et réduisent le stress.
Les parents, de leur côté, soutiennent leur enfant au quotidien. Ils assurent le lien entre les professionnels et l’école. Par ailleurs, ils encouragent les progrès et valorisent les réussites.
De leur côté, les professionnels de santé travaillent en synergie. Ce travail pluridisciplinaire garantit une meilleure prise en compte des besoins de l’enfant. Enfin, les associations spécialisées, comme la Fédération Française des DYS, offrent des ressources et accompagnent les familles dans leurs démarches.
Vivre avec un trouble DYS : inclusion et parcours de santé
Aujourd’hui, les troubles DYS bénéficient d’une meilleure reconnaissance. Les centres de référence et les réseaux de soins spécialisés permettent un suivi personnalisé.
Ainsi, les enfants développent des stratégies de compensation adaptées. Ils apprennent à utiliser des outils numériques, à structurer leurs apprentissages et à renforcer leur confiance.
France Mutuelle soutient les familles. Elle participent au remboursement des séances d’orthophonie, de psychomotricité ou d’ergothérapie. Ce soutien financier favorise la continuité des soins.
Grâce à ces dispositifs, les enfants DYS peuvent suivre une scolarité épanouissante et construire leur avenir sereinement.
Conclusion
Les troubles DYS ne sont ni une fatalité ni un signe de faiblesse intellectuelle. Ce sont des troubles neurodéveloppementaux qui nécessitent un diagnostic précoce, un suivi régulier et une coopération entre les acteurs éducatifs et médicaux.
Une meilleure sensibilisation du grand public, un dépistage précoce et une prise en charge personnalisée sont les clés pour permettre à chaque enfant DYS de s’épanouir pleinement dans sa scolarité et sa vie quotidienne.